Derrière
ce sourire édenté se décline toute la palette
des nuances que l'on peut donner au mot "bonheur". Ici, ce sentiment
se consomme au présent. Parfois, juste après un désespoir,
une embellie soudaine illumine l'âme un instant assombrie et
donne l'illusion d'un bonheur éternel. Dans les secondes qui
suivent cette image, la larme de derrière l'épaule se
changera en éclat de rire.
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Là-bas,
il en va autrement. Le bonheur est forcément pour plus tard
et chaque fois que l'on croit l'atteindre, il s'esquive tel un fantôme
facétieux. Il semble pourtant que l'on ait tout pour vivre
enfin ce bonheur si difficile à construire, mais il manque
toujours une dernière touche pour l'achever. Il ne suffit pas
d'être une belle petite fille assise sur une balançoire,
le jour du mariage d'une cousine, il faudrait encore avoir la liberté
d'être ailleurs...
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Ici,
un jour viendra où l'eau courante, le tout-à-l'égout,
les machines à laver le linge ou la vaisselle, les cuisinières
à gaz et tous ces outils que le monde moderne imagine, rendront
leurs libertés aux femmes, dont c'était il faut bien
le dire, les rôles essentiels dans presque toutes les cultures
du monde. Ce jour-là, il leur faudra encore inventer l'utilisation
de ce temps rendu, si nouveau pour elles qu'elles seront peut-être
un peu perdues. Leurs regards se tourneront alors vers des horizons
plus lointains, vers d'autres perspectives de vie, d'autres inspirations
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Là-bas,
l'homme et la femme partagent depuis déjà longtemps
les temps de liberté de leurs vies, même si bien des
injustices restent flagrantes, par habitudes ou facilités.
Pour le bonheur de tous, il faudrait que partout dans le monde le
temps rendu par le progrès, le soit au moins en partie pour
ce que l'on appelle la qualité de la vie. Hélas le rendement,
la production, l'économie, la politique, se saisissent très
vite de ces espaces-temps pour les prendre à leur compte. En
Afrique, où le téléphone sans fil arrivera dans
les profondeurs de la brousse bien souvent avant l'écriture,
il est urgent de prendre garde à ces dangers de détournement
du temps.
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