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L'Exposition. Reflets de lune 11 / 13


PROJETS DE FEMMES

 
 

Un soir, entre femmes, à la lueur d'une lampe à pétrole, dans le calme de la nuit africaine. Dans l'intimité secrète de l'espace qui les entoure, à cet instant où le poids du jour s'estompe un peu, les jeunes filles parlent ensemble de la vie qui vient vers elles. Femmes en devenir, épouses, mères... Ici, comme toutes les jeunes filles du monde, elles imaginent, elles font le rêve d'un homme qui voudra d'elles pour fonder une famille. Certaines le choisiront, d'autres n'auront pas ce choix. Les unes et les autres tenteront d'être heureuses.

Là-bas, une jeune fille se prépare pour l'instant le plus important de sa vie : son mariage. Pour le regard ému de ses petites compagnes, elle est 1'héroïne de cette journée. Sorte de fée immaculée, un peu lasse parfois, inquiète devant l'enjeu qui s'annonce, mais heureuse, beaucoup plus encore que son cœur ne peut le lui dire. Autour d'elle, se tiennent hors champ, mais pas très loin, la famille, le père et la mère à la larme facile, les anciens copains un peu moqueurs. Aujourd'hui est le premier jour d'une histoire qui commence. D'autres instants viendront s'y inscrire peut-être plus importants encore…

MESSAGES

 
 

  Il y a quelque chose d'inquiétant dans la demande. Ici, on n'est pas habitué à tant d'impudeur. Envoyer ce message muet à on ne sait qui, on ne sait où. Se découvrir à ce point. Mais on est à l'âge où lorsque les aînés le décident, il faut obéir. Ce qui n'empêche pas d'afficher son inquiétude, son mécontentement, sa révolte. Le dessin lui est aimable, il raconte avec les mêmes signes que ceux des autres continents, les mêmes histoires de bonshommes et de maisons. Seules les coiffures sont un peu particulières, et les maisons sont des églises !

 Là-bas, on n'est pas plus sûr de soi qu'ailleurs. Mais le dessin peut remplacer les mots à l'âge où il est difficile de se faire écouter par les grands. Pourtant le regard appuyé dit bien que l'on a quelque chose à dire, mais ça ne suffit pas. Là aussi il est question de maisons et de bonshommes. On se dessine grand et les autres petits, c'est une habitude et ça fait du bien. Ici on se préoccupe aussi du soleil, parce qu'il manque trop souvent.


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